On ne plaisante pas avec un homme décédé de façon violente, il y a 5.000 ans. Encore moins quand sa momie, étonnamment bien conservée, est tripatouillée, analysée, scrutée, par des scientifiques qui n'y survivront pas. La malédiction d'Otzi a frappé sept fois...
L'histoire commence en 1991. Helmut Simon effectue une de ces randonnées de l'extrême dans les Alpes italiennes. Alors qu'il tente un passage difficile entre deux sommets, il se retrouve nez à nez avec une momie dans un état exceptionnel. La première peur passée et après avoir risqué de tomber, l'homme reprend ses esprits et appelle les autorités locales. Il sait que la découverte est de taille. Le ballet des hélicoptères amenant scientifiques, paléontologues et autres historiens en est très vite la preuve.
On dégage la momie de sa très ancienne sépulture. Elle est désormais entre les mains de la science qui l'affuble bien vite du sobriquet Otzi.
Rainer Henn, le scientifique qui a retiré Otzi de sa tombe et l'a posé dans un linceul pour le transférer vers un laboratoire de la région sera le premier à payer de sa vie sa curiosité. Il venait d'apporter ses conclusions à plusieurs années d'étude et se rendait à une soirée d'information organisée pour faire part d'une découverte apparemment primordiale lorsque, sans raison apparente, sa voiture a quitté la route. L'homme mourra sur le coup et personne ne retrouvera jamais le compte-rendu de ses études.
Quelques jours plus tard, Kurtz Fritz, le guide de haute montagne qui mena le scientifique jusqu'à l'homme des glaces, sera pris dans une avalanche. Il faudra plusieurs jours pour retrouver son corps sans vie.
Rainer Helz est, quant à lui, un journaliste en pleine forme. On lui commande un reportage sur cette curieuse momie. Son histoire est passionnante puisque les premières conclusions d'autopsie révèlent que notre ancêtre a été battu avant de trépasser sous les flèches lancées par ses congénères. Sa tombe, creusée à la hâte dans un coin reculé de la montagne, semblerait prouver que le bonhomme était indésirable. Le journaliste pense tenir une histoire incroyable, mais plus incroyable encore sera la tumeur fulgurante qui apparaîtra sur un lobe temporal de son cerveau. Il décèdera en quelques mois, les traitements des médecins n'ayant en apparence aucun effet sur l'homme.
Helmut Simon, l'alpiniste un peu oublié dans cette histoire alors qu'il est à l'origine de la découverte, envoie un message à un de ses proches pour lui dire qu'il ressent une envie irrépressible de revoir l'endroit où il a découvert Otzi. Sans nouvelles de sa part quelques jours plus tard, ses amis alertent les secours. On retrouvera cet homme de montagne, à l'expérience connue et reconnue par tous, au fond d'une crevasse, sans équipement de sécurité, comme s'il avait décidé ou qu'on lui avait imposé de ne pas assurer sa randonnée comme l'aurait fait n'importe quel alpiniste chevronné.
A peine son corps découvert, on apprend que son compagnon d'expédition en 1991, Dieter Wanecke est mort d'une crise cardiaque, là encore sans raison apparente.
Konrad Spindler, lui, railla cette histoire de malédiction lors d'un dîner de gala où l'on semblait vouloir tordre le cou à toutes ces histoires aux frontières du normal. Ce sera sans doute son dernier fou rire, l'homme décédant des suites d'une sclérose en plaques qu'aucun médecin n'avait jusqu'alors détectée.
Aujourd'hui, Otzi fait toujours l'objet d'études ADN, de tests divers et variés, mais toutes les personnes qui approchent de près ou de loin la momie se souviennent désormais qu'une curieuse malédiction plane sur cet homme venu d'un autre temps...